Retour sur la Don ce soir après 2 sessions nocturnes peu fructueuses sur la Ythan (1 seatrout, pas grosse). Après la pluie d’hier la rivière est montée de quelques inches mais est restée claire. Le ciel est complètement dégagé, le vent est tombé, la rivière fume, la surface est glacie, c’est magique mais il ne fait que 6°C.
22h30 il fait encore grand jour. Il y a déjà 3 moucheurs sur le pool mais ils n’ont pas l’air très actifs. Ils ont tous 2 cannes, 1 pour la sea trout, 1 pour la brownie en sèche. Mais ils partent déjà m’expliquant qu’il fait trop froid et qu’ils n’ont pas vu 1 gobage en 2 heures et que ça ne vaut rien. Je me retrouve seul, confiant. Il y a peu d’insectes mais il y a les bons, de bons gros sedges qui dérivent régulièrement. Je descend sur le fond du beat. 22h45, il fait encore bien jour, un bon gros gobage en plein milieu du lisse. J’attends, elle remonte une deuxième fois, elle est loin mais j’entrevois le museau puis la caudale. C’est du sérieux. Par contre elle est pratiquement inattaquable d’où je suis. La rivière est très profonde entre moi et le poisson et je ne peux pas allonger la soie par manque de recul. Observation, réflexion. En amont l’eau forme des remous en surface à une bonne distance de la berge. Il doit y avoir un haut fond. Je remonte donc et avance lentement sur ce supposé haut fond. Effectivement je parviens confortablement a rejoindre le milieu de la rivière en redescendant vers la position estimée du poisson. Mais j’ai perdu mes repères et je ne sais plus vraiment où il est. Je m’arrête et attend. Un bon gros sedge arrive bien placé. Je l’accompagne du regard, SSSCHLUPPPPP! Elle est à 3 mètres de moi travers légèrement aval. Je suis obligé de reculer de 2 ou 3 mètres afin d’assurer un lancer correct et discret. J’y suis. Vérification du leader (3 lbs fluoro, tout neuf). Cast, lumière rasante, le sedge CdC dérive nickel, elle monte du 1er coup, au ralenti, c’est grandiose. Ferrage. 1 fraction de seconde qui semble une éternité sans réaction, ratée ??? Non, explosion, rush, série de jumps dans tous les sens, toute la soie dehors, du pure délire. C’est du tout gros. Elle revient, ressaute encore plusieurs fois, redémarre comme une furie, la totale. Bloody hell, décidément rien ne vaut une grosse fario en sèche sur une soie de 5. Je suis toujours au milieu de la Don avec ce camion qui ne veut pas se rendre. Je prépare la raquette, 1er tentative ratée (opération très risquée, elle prend appuis sur le cadre), 2ème passage ok. Elle rentre tant bien que mal au fond du filet. Retour sur la berge pour les formalités d’usage, photos, mesures, réanimation. On n’est pas loin des 60 cm (1 bon 58 – j’aurais pu lui tirer un peu sur la queue pour atteindre la barre fatidique des 60), mais ce qui est impressionnant c’est son épaisseur (voir les photos prises de dessus quand je la relâche en la tenant par la queue) et son poids, massif. Quel poisson !!. Mon record brown trout en sèche. Quelle rivière phénoménale !!! Il est 23h30 je rentre heureux, il fait encore jour. J’adore Juin en Écosse.
